Bien connue, l'admiration réciproque que se vouaient Brahms et Dvorák se voit ici célébrée par des interprètes exceptionnels, à la croisée des générations. Au menu de cette première des deux soirées à ne pas manquer: l'un des plus illustres Concertos du répertoire et l'une des pages les plus profondes du maître tchèque.
Composé vingt-deux ans après le premier, le Concerto pour piano n°2 de Brahms (1881) connut dès sa création – par le compositeur au clavier – un immense succès. Son climat légendaire s'exprime dès le noble appel de cors du premier mouvement, qui déplie sa beauté épique. Féroce et orageux, le Scherzo précède un Andante beaucoup plus contemplatif, dans lequel le violoncelle, quasi-soliste, rivalise avec le piano. Puis vient le Finale enjoué, aux couleurs hongroises, dont l'énergie couronne un monument du répertoire pianistique. En regard, la Symphonie n°7 de Dvorák (1885) est certainement sa partition la plus ' allemande', dans laquelle s'entend l'influence de Brahms et de Wagner. Malgré son début grave et austère, l'Allegro initial libère vite sa fougue, enchaînant sur un Adagio gorgé de piété et de lyrisme. Bien que d'énigmatiques reflets wagnériens le colorent encore, le Scherzo présente un climat plus robuste et populaire: Dvorák ne peut pas contenir plus longtemps le retour de l'inspiration nationale tchèque, que l'on retrouve dans le Finale d'esprit rhapsodique, non sans accents tziganes.
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