A l'origine, cette pièce de Thomas Lebrun devait traiter du harcèlement scolaire. Se penchant sur un fléau grandissant dont il a lui-même jadis souffert, le directeur du Centre chorégraphique national de Tours a finalement choisi de l'aborder par un sujet périlleux, s'agissant d'enfants et d'adolescents : l'amour. Rarement traité, il est pourtant essentiel à la construction de leurs personnalités. En particulier lorsqu'il s'agit d'accepter les différentes formes qu'il peut prendre et de respecter la singularité de chacun. Pour mettre en scène ces questionnements, le chorégraphe a choisi l'humour et le décalage. Ses quatre interprètes entrecroisent les scènes, n'hésitant pas à inverser leurs rôles et à jouer sur toutes les occurrences - dans les titres de chansons, les citations littéraires, les expressions - du mot amour. A mi-chemin entre danse et théâtre, la dramaturgie transforme les situations poétiques ou grotesques en partitions corporelles sensibles. A voir, selon les recommandations de son auteur, ' entre jeunes mais aussi à partager avec ses parents ou avec ses enfants '.
Isabelle Calabre
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