Outre leurs carrières de solistes, Julie Roset, Camille Allérat et Ana Vieira Leite sont aussi les fondatrices de l'ensemble La Néréide, qui porte son attention vers des répertoires peu abordés. Après un premier projet — qui a fait l'objet d'un disque — autour de rares madrigaux composés par le ferrarais Luzzasco Luzzaschi pour trois mystérieuses dames de sa ville, elles s'intéressent aujourd'hui à la musique composée entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle pour l'usage des institutions de jeunes filles, dont la plus célèbre d'entre elles, la Maison Royale de Saint-Louis à Saint-Cyr. Fondée en 1686 par Madame de Maintenon — dernière maîtresse et épouse secrète de Louis XIV — elle avait pour but de fournir une éducation complète — selon les critères de l'époque — aux jeunes filles nobles et désargentées. La musique et le chant, bien évidemment, étaient une partie essentielle de cette éducation supérieure. De nombreux compositeurs seront donc appelés à écrire pour les Demoiselles de Saint-Cyr, et en particulier Louis Nicolas Clérambault, qui leur compose ce Miserere à trois voix en 1745.
Mais sous son titre d'inspiration pascalienne — 'Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point' — ce programme original se penche aussi sur ce qui faisait battre, hors les offices, les cœurs de ces demoiselles. À travers un choix judicieux d'airs galants et de Cour, La Néréide nous invite parmi les élans qui agitaient en secret les jeunes âmes passionnées
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