Coraline c'est une jeune fille sans âge qui essaie d'être une femme du monde dans un monde qu'elle ne comprend pas. Elle essaie tant bien que mal de correspondre à quelque chose mais elle déborde toujours du cadre. Elle n'est pas bien proportionnée… Elle s'invente alors une réalité plus dense où elle a une place à sa taille, immense. Elle s'invente d'autres possibles, elle agrandit les frontières du réel. Pour une heure elle se croit plusieurs, normale et superbe. Menteuse pour ne pas sombrer, lumineuse pour être aimée, parfois mauvaise par désespoir, elle cherche à réduire ses rêves à sa portée. Elle nous peint sa réalité, elle nous déplie son monde, un gros bazar à base de salades, de bulletins météo et de culottes sales.
Avec Coraline, Blanche Ripoche, élabore une première esquisse d'un travail autour des normes et des déviances. Dans la lignée du travail entamé avec Sirènes, ce premier solo est à la frontière du clown, du théâtre et de la performance. Cherchant une qualité d'être au monde sur scène, un regard particulier sur les choses, sur ce qui nous entoure, ce qui nous façonne et ce qui nous lit, afin d'en offrir un reflet différent, elle tisse son travail sur le jeu avec le corps comme vecteur de la pensée. Elle cherche à investir physiquement une idée, à incarner concrètement un point de vue, à être la forme d'une pensée et engager le sensible pour inventer de nouveaux rapports au monde. Ce projet est en gestation et cette première résidence à l'Aire Libre va permettre de défricher les axes de travail et d'inventer un protocole de création.'
|