Célébrées en grandes pompes, les obsèques de Chostakovitch feraient presque oublier que sa musique n'a pas toujours été bien accueillie par les institutions d'État. L'Orchestre national de Lyon célèbre ce cinquantenaire en reprenant deux de ses œuvres.
Des funérailles de Chostakovitch, en 1975, demeurent de magnifiques photographies. Autour du cercueil, d'abondantes compositions florales et des rangées d'officiels. Pourtant, c'est peu dire que les rapports du compositeur avec le régime soviétique n'ont pas été faciles. La Cinquième Symphonie est emblématique de ces difficultés. Accusé en 1936 de laisser le chaos remplacer la musique, Chostakovitch y place intelligibilité et simplicité, sans que l'angoisse, la réalité brutale ne disparaissent jamais. Pour ce concert événement, Nathalie Stutzmann est accompagnée d'Edgar Moreau, prodige du violoncelle au son d'une incroyable présence. Il interprète le Premier Concerto, une pièce signée puisque son motif principal est l'anagramme des initiales du compositeur. On y reconnaîtra aussi quelques anciennes mélodies russes mais l'ironie ne fait pas de doute puisque Chostakovitch a pris soin de défigurer la préférée de Staline, six ans après la disparition du dictateur.
Programme : Dmitri Chostakovitch, Concerto pour violoncelle n° 1, en mi bémol majeur, op. 107 Dmitri Chostakovitch, Symphonie n° 5, en ré mineur, op. 47
Distribution : Orchestre national de Lyon Nathalie Stutzmann, direction Edgar Moreau, violoncelle
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