En 1975, Pierre-Laurent Aimard participait à l'inauguration de l'Auditorium. En cette année où le bâtiment fête son cinquantenaire, c'est une joie de l'accueillir dans un de ces programmes inventifs et fascinants dont il a le secret.
Gaspard de la nuit est l'une des partitions les plus difficiles du répertoire pianistique. Ces trois 'fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot' sollicitent l'imagination en évoquant une séduisante ondine, un pendu assistant au coucher du soleil, un gnome espiègle jouant avec les rêves. Proche d'Olivier Messiaen dès l'âge de 12 ans, accueilli par Pierre Boulez à l'Ensemble intercontemporain, Pierre-Laurent Aimard s'est formé au contact des compositeurs. Avec ce nouveau programme, il questionne les facultés de l'inspiration, l'origine de la 'première œuvre', la capacité à inventer et à 'écarteler la mémoire', selon la formule boulézienne, et, dans les Notations, à confronter la méthode de Schönberg à une multitude de caractères. Dans les Bagatelles de Beethoven, les petites choses se suffisent à elles-mêmes quand l'idée est belle. Si la Sonate op. 1 de Berg révèle les hésitations du compositeur au moment de s'engager sur de nouveaux chemins, la Première Sonate de Boulez se soumet à la forme classique pour mieux s'en libérer et dessiner l'avenir d'Incises.
Programme : Ludwig van Beethoven, Six Bagatelles op. 119 – Onze Bagatelles op. 126 (extraits) Pierre Boulez , Notations Alban Berg, Sonate pour piano op. 1 Pierre Boulez, Première Sonate Pierre Boulez, Incises Maurice Ravel, Gaspard de la nuit
DISTRIBUTION Pierre-Laurent Aimard, piano
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