Pour le plus gracieux des concertos, le plus gracieux des archets : avec sa sonorité lumineuse, son jeu précis et lyrique, Frank Peter Zimmermann est l'interprète idéal du Concerto 'à la mémoire d'un ange'. L'œuvre de Berg se glissera entre le sombre Coriolan et la printanière Deuxième Symphonie de Brahms, sous la baguette de David Afkham, chef principal et directeur artistique depuis plus de dix ans de l'Orchestre national d'Espagne.
L'ange, c'est Manon Gropius, fille d'Alma Schindler (la veuve de Gustav Mahler) et du fondateur du Bauhaus, l'architecte Walter Gropius. Elle meurt en 1935, à l'âge de 18 ans. Très affecté, Berg nourrit son nouveau concerto pour violon de son chagrin, mais surtout de la beauté radieuse de celle qu'il aimait comme une fille. Comment entourer un tel chef-d'œuvre au concert ? Avec sa tension dramatique, l'ouverture de concert Coriolan de Beethoven plante un décor tragique. Mais une fois la grâce de Manon dévoilée, irradiant à travers les larmes de Berg, c'est la plus souriante des symphonies de Brahms qui prend la suite, cette Deuxième que l'auteur lui-même surnommait sa 'suite de valses'. Une bouffée d'air frais et de charme, des nuances pastel qui balaient tous les nuages
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