De son vivant, Fanny Mendelssohn ne fit connaître ses œuvres qu'à un cercle restreint, éclipsée par son frère Felix. Au pianoforte, Olga Pashchenko remet leurs talents sur un pied d'égalité avec ce programme où alternent leurs Romances sans paroles et Lieder pour le piano, purs joyaux de romantisme.
Au cours de sa vie, Felix Mendelssohn publia huit recueils de Romances sans paroles pour piano, petits bijoux de lyrisme et de poésie. Ces pages pour certaines délicates, pour la plupart exaltées, prêtèrent ensuite leur titre à un recueil de poèmes de Paul Verlaine, fruit de sa relation tumultueuse avec Arthur Rimbaud. Dans ce jardin des délices, Olga Pashchenko cueille les plus beaux fruits. On reconnaîtra notamment le Chant du Printemps, les Chants de gondolier vénitien, ainsi que la Fileuse, qui est depuis plus de quarante ans le générique du Masque et la Plume sur France Inter. Au contraire de son cadet, Fanny Mendelssohn demeura en retrait du monde musical, ne composant que pour un cercle d'intimes. Or son talent était tel que, dans certaines pièces, il est difficile de savoir qui d'elle ou de Felix tenait la plume. Olga Pashchenko lui rend pleinement justice en plaçant, en miroir des pièces de Felix, les plus beaux de ses Lieder pour le piano, pages aux noms évocateurs et aux couleurs envoûtantes.
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