D'un bout à l'autre du plateau, une ligne verte barre l'espace. Une frontière-slackline presque infranchissable que le corps de Samaa Wakim va approcher, longer, affronter, et même arpenter en équilibre. Sur le fil d'une émotion rentrée, la chorégraphe palestinienne qui habite à Haïfa bâtit un espace sensoriel puissant, amplifié par la bande-son mixée en direct par Samar Haddad King. Dans ce corps empêché, entravé, à la gestuelle désarticulée, tremblante, à l'immobilité tendue et angoissée, on saisit toutes les déflagrations du conflit. Samaa Wakim passe par tous les états, y compris la douceur quand résonne la voix de sa grand-mère ou la joie contagieuse quand éclate une musique festive depuis un autoradio. Créé en 2021, Losing It fait plus que jamais écho aux fracas du monde.
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