Une fable chorégraphique et écologique qui dit que le plastique est très loin d’être fantastique.
Dans un monde gorgé de polymères synthétiques, entouré d'écrans translucides infranchissables et dénué de toute trace de vie, quatre personnages dansent pour échapper à leur existence stérile et sans nuance. Parviendront-ils un jour à quitter cet environnement aussi monotone que la langueur blessant le cœur de Paul Verlaine en automne ?
Pour le savoir, il faudra venir voir cette fiction chorégraphique signée Anton Lachky, un ballet classique aux étourdissantes variations hip hop où la plus bouillonnante des fougues s'allie à la plus haute des précisions. Une danse diablement efficace pour une fable diablement écolo, donc : c'est la raison pour laquelle le décor et la lumière de ce spectacle sont d'une grande sobriété. Mais pour ce qui est de la sobriété énergétique de ses interprètes, là, on repassera, puisque ce quatuor ne se soucie visiblement guère d'économiser ses forces motrices. Menés à un rythme d'enfer, ces Autres donnent donc surtout envie de remettre le désir et la fantaisie au sein de notre existence - une existence 100 % déplastifiée, cela va de soi...