Le Musée de Bergues consacre la première exposition rétrospective depuis 1952 au peintre expressionniste français d’origine suisse Adolphe Pétérelle (1874-1947) à l'occasion des 150 ans de sa naissance.
Aujourd'hui largement méconnue, l'œuvre d'Adolphe Pétérelle a été exposée dès les années 1920 par la galerie de l'Encrier et la Galerie d'art du Montparnasse à Paris, ainsi que dans le cadre du Salon des indépendants, au Salon des Tuileries et au Salon d'automne jusque dans les années 1930. Une grande exposition rétrospective lui fut consacrée en 1952 au Palais Galliera à Paris. Enfin, Pétérelle fait partie, aux côtés de Charles Lapicque, Nicolas de Staël, Helena Viera da Silva ou Jean Manessier, des artistes de l'École de Paris, bien représenté dans la collection Pierre et Kathleen Granville qui fut donnée, à partir de 1976, au musée des beaux-arts de Dijon. Une salle lui avait été consacrée pendant de nombreuses années avant de disparaître.
Les œuvres de Pétérelle font également partie de plusieurs grandes collections publiques, notamment au Musée national d'art moderne-Centre Georges Pompidou, Paris ; au musée des beaux-arts d'Arras; au musée des beaux-arts de Calais ; ou au MAMC - musée d'art moderne et contemporain de Saint-Etienne, ainsi que dans de nombreux bâtiments publics. Le travail de Pétérelle, profondément original et hors normes, n'aura toutefois fait de son vivant l'objet que d'une petite dizaine d'expositions.
Si la donation de la collection Jeanne Matossian à la ville de Bergues en 2021, parmi laquelle figure une œuvre de Pétérelle, est à l'origine du projet de cette exposition, c'est grâce aux prêts du collectionneur Jean Berra, que le musée de Bergues a pu rassembler un corpus d'oeuvres significatif permettant la redécouverte du travail de cet artiste. L'univers à la fois singulier et inclassable de Pétérelle est empreint par certains aspects de références symbolistes, quand une autre partie de son œuvre est résolument réaliste. Aujourd'hui, et à la lumière de sa redécouverte, il peut être considéré comme le premier expressionniste français tant il préfigure avec force le travail d'un Eugène Leroy.
