Opéra-bouffe en deux actes et un prologue de Francis Poulenc. Livret de Guillaume Apollinaire.
Thérèse un beau jour, lassée de sa condition et de son existence, prend la décision de s'arracher les mamelles et de s'octroyer la liberté de coutume accordée aux hommes. À l'époux de celle qui se nomme désormais Tirésias, d'enfanter pour assurer la survie de l'espèce ! Il y a un peu plus de cent ans, le poète Guillaume Apollinaire posait à une société blessée par la Grande Guerre et aux corps meurtris par les politiques natalistes la question suivante : sommes-nous capables de considérer les femmes pour autre chose que pour leurs fonctions reproductrices ? Drame surréaliste débordant d'humour, Les Mamelles de Tirésias proposait ainsi une réponse créative à cet épineux enjeu de société : peut-être suffirait-il après tout de se laisser tenter par la folle liberté de ces protagonistes, et de s'abandonner à la fluidité permise par la création artistique…
Or cent ans plus tard, à l'heure où le réarmement démographique redevient un sujet d'actualité, Les Mamelles confirment qu'elles n'ont pas dit leur dernier mot, et offrent un espace bienveillant pour repenser avec fantaisie et lyrisme la place que nous accordons à celles qui ne veulent pas, ou ne peuvent pas, donner la vie. Et si l'on donnait une bonne fois pour toutes aux jeunes filles les moyens de se penser et de se construire au-delà du seul rapport à la maternité ? Une soirée intense et singulière conçue par Théophile Alexandre, qui confirme le pouvoir transformateur de l'art sur nos regards, nos corps et nos esprits.
Le court-métrage Good Girl (2022) réalisé par Mathilde Hirsch et Camille d'Arcimoles, produit par Fabienne Servan-Schreiber et Estelle Mauriac, sera projeté en première partie du spectacle. Avec la voix d'Agnès Jaoui.
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