Derrière le vestibule du bonimenteur s'ouvre la vaste nef aux couleurs… Nous voilà en piste ! projetés parmi les clowns, les pitres et les saltimbanques, parmi les traces des spectacles disparus. Dans cette exposition pas comme les autres, la metteuse en scène Macha Makeïeff nous invite à l'intérieur d'une scène imaginaire, un récit sensible entre fragilité et fantaisie, reliques et fête troublante. Ici, les œuvres flottent au-dessus de nos têtes, d'autres paradent, posent, s'exposent, s'illusionnent, s'empilent, s'offrent à nous comme des moments de la vie vagabonde. Il y a mille choses à découvrir et à deviner dans la pénombre autant que dans la lumière !
Sur la grande piste de cette exposition-spectacle, on déambule, on rêve, on se frotte au réel. Ici, les humbles choses foraines et les œuvres de grands artistes se combinent avec fantaisie. Sur des cimaises de planches, sur de petits théâtres, sur des totems, parmi les Bêtes, on découvre en chemin des chefs-d'œuvre depuis les Ballets russes jusqu'à une acrobate de Niki de Saint Phalle, des œuvres de Miquel Barceló, Ingmar Bergman, Robert Bresson, Claude Cahun, Marc Chagall, Charlie Chaplin, Colette (Sidonie-Gabrielle Colette, dite), Gustave Doré, Joseph Faverot, W. C. Fields, Pier-Paolo Pasolini, Pablo Picasso, Georges Rouault, Lucien Simon, Pierrick Sorin, Jacques Tati, Gérard Traquandi, André Valensi, Agnès Varda, Jean Veber, Wim Wenders, Jérôme Zonder… et de jeunes artistes à découvrir, parmi la trace émue de petits maîtres de chapiteau.
C'est la célébration de l'artiste en saltimbanque, selon Starobinski cher à notre cœur, une parade où le visiteur est accueilli parmi les pitres et les poètes, leur monde de pauvres choses et de grands rêves. Peu à peu, le regardeur réalise que le spectacle du destin de ces saltimbanques est celui de sa propre vie. Une vie de fétiches, de chimères, de blessures, de rédemption.
Parmi les pièces des collections foraines du Mucem, les objets de collectionneurs et d'artistes dont Bartabas, les accessoires déclassés, costumes, décors de spectacles passés, choses, images, on découvre des œuvres parmi les plus célèbres (dont le portrait de Joaquín Salvado en Arlequin peint par Picasso en 1923), jusqu'au plus humble des sifflets ayant appartenu à un clown dont le nom a disparu des livres d'histoire. On y voit des trapèzes usés jusqu'à la corde flotter dans les airs au-dessus de sculptures signées par des artistes de renommée. L'éclatant est posé aux côtés du misérable. Le sacré émerge ici du profane. Plus de 100 œuvres du Mucem sont à découvrir, têtes de marionnette en bois du XIXe et du XXe siècle, manteaux de clown brodés de milliers de paillettes, costumes de scène et bagages d'artistes qui ont enfermé bien des secrets.
De nombreuses œuvres prestigieuses sont prêtées par le musée d'Orsay, le centre Pompidou, le Mamac, le musée des Beaux-arts de Quimper, le musée Picasso, le nouveau musée national de Monaco, le musée national Fernand Léger, et bien d'autres. Enfin, cette exposition n'aurait pu être réalisée sans le prêt exceptionnel du Dr Alain Frère, qui confie au Mucem près de 170 œuvres de sa prestigieuse collection. Le peintre Gérard Traquandi a réalisé pour l'exposition 32 aquarelles qui sont présentées au public pour la toute première fois.
Une exposition de Macha Makeïeff Commissariat général : Vincent Giovannoni, conservateur en chef, responsable du pôle Arts du spectacle. Co-commissariat : Macha Makeïeff Avec la collaboration de l'Atelier Jodar - Lumières Jean Bellorini – Création sonore Sébastien Trouvé Avec la participation du Théâtre National Populaire et de la Compagnie Mademoiselle
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