D'une grande variété stylistique et technique, les oeuvres de Roberta González portent principalement sur la figure féminine, déclinée en plusieurs identités et formes. Qu'elles soient naturalistes ou avant-gardistes, peintes ou dessinées, angoissées ou stoïques, ses paysannes, maternités et portraits portent tous un regard saisissant, teinté de nostalgie, et quelque peu méfiant, mais déterminé, qui scrute, qui questionne, qui analyse, à la manière de l'artiste elle-même, qui chemine vers sa voie artistique personnelle dans un monde chamboulé.
Les oeuvres présentées au Centre Pompidou, datant principalement de la période 1935-1954, ouvrent une fenêtre sur une époque charnière dans la vie et l'oeuvre de l'artiste. Ses femmes en postures tordues, dont la détresse s'accentue par leurs volumes éclatés et leurs formes distordues, sont sa réponse à la guerre qui frappe d'abord l'Espagne, pays d'origine de la famille González, avant de devenir une conflagration mondiale qui atteindra plus directement Roberta González et sa famille en France.
Après la guerre, Roberta González cherche sa place sur la scène parisienne où tout avait changé. Pour aller vers l'avant, elle délaisse progressivement l'ombre de la guerre pour s'affirmer à la lumière de son style purement personnel. Celui-ci sera basé sur la dualité et les contrastes u2014 ombre/lumière, figuration/abstraction, statisme/mouvement, obscurité/couleur, nostalgie/joie u2014, à l'image de l'artiste elle-même, à la fois française et espagnole, créatrice et promotrice de l'oeuvre de son père, de caractère espiègle et joueur, mais aussi hautement sensible. La sélection d'oeuvres de Roberta González sera enrichie de documents d'archives personnelles de l'artiste, des photographies, des dessins d'enfance et un extrait de son journal personnel inédit.
Pour mieux représenter la communauté créatrice à laquelle Roberta González faisait partie lors de la réalisation des oeuvres exposées, elles sont présentées en dialogue avec une poignée d'oeuvres de Julio González, son père, et du peintre abstrait allemand Hans Hartung, son premier mari. La longévité exceptionnelle de l'exposition qui durera un an donnera cours à un roulement des oeuvres, permettant au public d'en optimiser leur découverte
|