Au cœur de la nuit, Elsa chevauche sa moto, accrochée à l'espoir de retrouver Axel, son petit frère tombé amoureux quelques temps plus tôt d'un député en pleine ascension et qui a disparu dans les profondeurs de la nuit... Dans une écriture et une mise en scène quasi cinématographique, on suit dans l'ombre des silhouettes d'Axel et Elsa, les enfants qu'ils furent dans des flash-backs, le passé éclairant le présent à mesure que progresse la pièce.
L'utilisation pertinente de la lumière contribue beaucoup à une scénographie efficace et minimaliste repoussant hors champ l'omniprésence urbaine. Décortiquant plus encore les fêlures modernes, La nuit se traîne explore avec acuité les solitudes blessées, observe la force des liens familiaux et le cycle de la violence dans une narration rythmée en phase avec les productions visuelles de l'époque. L'univers sonore, créé par Baptiste Legros, du groupe Yolande Bashing, que vous pourrez voir en concert chez nous le 10 janvier, achève de plonger le spectateur dans une atmosphère de film à suspens.
L'histoire, menée par une distribution qui mêle jeunes comédiennes et acteurs confirmés amène le spectateur à vivre un thriller autant social qu'intime. On ne sort pas tout à fait indemne de cette pièce qui questionne nos rapports au pouvoir, à la violence et à l'amour !
Pour aller un peu plus loin
Discographie
La nuit n'en finit plus, de Petula Clark, 1966
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