Jean François Breuer porte le texte fort de Guillaume Galienne sur la confusion des genres dans un seul en scène plein d'humour et de tendresse.
Le premier souvenir que j'ai de ma mère, c'est quand j'avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : ' Les garçons et Guillaume, à table ! ' et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone il y a deux jours, elle raccroche en me disant : ' Je t'embrasse ma chérie ' ; eh bien disons qu'entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus. Encore jeune garçon, Guillaume pense qu'il est une fille. Du moins se comporte-t-il comme tel, ce qui n'est pas pour déplaire à sa mère qui ne manque pas une occasion d'entretenir la confusion… Au fil d'un texte touchant et drôle, Guillaume Gallienne dresse le portrait d'un garçon perdu, sujet d'une confusion sexuelle troublante. Confronté à un entourage peu compréhensif, il s'interroge sur sa propre identité, construite à travers les ' normes ' sociales. Il brouille alors les pistes, entretient la confusion, s'amuse de cette ' fragilité ' et rend hommage à la féminité. Sans en avoir l'air, et avec beaucoup de dérision, Guillaume donne un bon coup de pied dans la fourmilière parce qu'il ne revendique rien d'autre que sa propre différence et son propre droit au bonheur, dans une société qu'il rêve inclusive.
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