Les Chiens de Navarre sont lâchés. Dans La vie est une fête, Jean-Christophe Meurisse parachute sa meute de fous furieux aux urgences psychiatriques d'un hôpital au bord du gouffre. Férocement drôle.
Quel est le point commun entre une séance parlementaire qui dégoupille et des urgences psychiatriques qui décompensent ? Une façon de marcher sur la tête peut-être. Se régalant à planter leurs crocs dans les délires d'une société qui perd pied, Les Chiens de Navarre ont choisi cette fois-ci l'hôpital public version psy, comme os burlesque à ronger. Dans cet établissement frisant le collapsus, se télescope tout ce que produit une civilisation qui déraille : de l'extrême droite décomplexée aux Gilets jaunes, de la démagogie à la langue de bois, des diktats de la beauté et du jeunisme aux oukases de la compétitivité. Poussant leurs névroses jusqu'à la parodie et le grand-guignol, les comédiens se lâchent, semant ici et là des petits grains de folie totalement improvisés. Une vraie dinguerie.
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