Artiste majeure de la peinture abstraite, Monique Frydman revient au musée des Beaux-Arts presque trente ans après l'exposition qui avait été consacrée à ses Dames de nage en 1995. L'artiste continue d'explorer les techniques et les matières auxquelles elle reste fidèle depuis le début de sa carrière : imprégnation progressive des pigments et pastels sur une variété de supports, toile de lin, coton, papier Japon, tarlatanes.
Face aux œuvres, le spectateur est saisi par le désir d'immersion dans la couleur et la lumière qui caractérisent son langage pictural. La proposition de Monique Frydman, intitulée L'Âge d'or, rend hommage à ce sujet intemporel de la peinture occidentale, variation autour du mythe d'un temps exempt de toute souffrance. L'artiste réaffirme à travers lui son engagement de peintre et explore son histoire personnelle, des années clandestines de sa petite enfance dans le Tarn pendant la Seconde Guerre Mondiale à la création du Polyptyque Sassetta, œuvre monumentale exécutée pour le salon Carré du musée du Louvre en 2013.
La dispersion à travers les âges du célèbre polyptyque signé en 1444 par le peintre siennois Stefano di Giovanni, dit Sassetta, a conduit Monique Frydman à imaginer un retable monumental et abstrait, qui interroge les notions de disparition et de fragmentation : ce qui était un chef-d'œuvre intouchable, invulnérable au moment de sa création, a été par la suite extrait du lieu sacré, démembré et dispersé.
Entrant ' en amitié ' avec le langage de la peinture ancienne, l'artiste présente un ensemble d'œuvres créées au cours des dix dernières années, portant haut la vitalité de la peinture abstraite, à la fois charnelle et spirituelle, primitive et inventive. Elle nous invite à une réflexion profonde autour des questions de la trace, de l'empreinte et de la transmission.
Cette exposition est également la 8e édition du cycle Résonnance
|