Marie Losier travaille au plus près de sa propre enfance, c'est-à-dire au plus proche de sa terreur et au plus proche de sa joie, tout en même temps. Elle en fait des films hirsutes et bondissants, (à la Bolex 16 mm dont la manivelle qu'il faut remonter toutes les 30 secondes fait bégayer le temps et hoqueter le réel) courts ou moins courts, ou presque longs. Elle en fait des céramiques convulsives, des dessins somnambuliques, des installations foraines pour personnes de très très très petite taille. L'art de Marie Losier est une baraque lumineuse et tintinnabulante abritant des communautés bricolées par elle où âmes perdues, monstres blessés, anges déchus et cœurs brisés deviennent des créatures mythiques, des demi-dieux bizarres, de singulières étoiles de cinéma. Simultanément, les expositions Kino Volcano de Marie Losier et Les Hauts de Turnepenche du duo Arlt se contaminent l'une l'autre et communiquent par divers passages secrets. Florian Caschera (SingSing)
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