Après Homère (L'Iliade et l'Odyssée) et Balzac (Illusions perdues), Pauline Bayle revient au Tangram et s'empare de l'oeuvre de Virginia Woolf, en premier lieu de son roman Les Vagues qu'elle trame avec quelques emprunts à d'autres textes de la romancière britannique. Six amis sont réunis pour un banquet, en attendant Jacob. Ils ' s'inventent un monde à eux ' tout en invitant le public à la fête, mais rien ne se passera tout à fait comme prévu... Six amis qui plongent au coeur des souvenirs d'enfance et de jeunesse et vont grandir sous nos yeux. Le propos n'est pas de tout repos, surtout quand l'âge adulte n'est pas à la hauteur des rêves de l'enfance. Pauline Bayle installe ses interprètes autour d'une table richement dressée, posée sur un tapis de graviers blancs survolée des ballons rouges (de l'enfance, bien sûr). Elle crée ainsi un univers irréel d'une grande beauté plastique. La metteure en scène s'attache à la langue de Virginia Woolf, la ' faiseuse de récits ' à l'histoire personnelle tourmentée et tragique. Très marquée par son enfance, ses souvenirs sont devenus le creuset matriciel de son oeuvre et ont déterminé la trame de sa vie adulte. Sa langue, enténébrée par les démons qui la hantent, est lumineuse de poésie...
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