Une table. Un couple. Helen et Danny s'apprêtent à dîner en amoureux quand surgit Liam, le frère d'Helen, le tee-shirt couvert de sang. Il dit avoir tenté de secourir un étranger blessé, sans trop savoir expliquer vraiment ce qui vient de se passer. Le mari veut appeler la police. Sa femme lui demande d'attendre... Qu'a-t-il fait ? Que faire ? Comment faire ? Les propos tenus (didascalies comprises), tout d'abord anodins, ponctués de suspensions, prennent ensuite un sens que l'on devine caché, ou, pour le moins, enfouis sous des années de silences, de non-dits, de mensonges. Devant nous, des personnages ordinaires avec leurs parts de beauté et de laideur. Dans le quartier, les bagarres et les incivilités sont ordinaires et enveniment le quotidien. Peu à peu, la monstruosité va prendre le dessus. Le passé va resurgir et déterminer les actes à venir... Pour rendre la violence du théâtre ' coup de poing ' du dramaturge britannique Dennis Kelly, Sophie Lebrun et Martin Legros (à la fois metteurs en scène et comédiens) ont choisi une scénographie tri-frontale : les acteurs sont au plus près des spectateurs. Le public, comme invité, devant eux, à côté d'eux, pour créer la proximité, l'intimité, l'immersion d'où naîtra le trouble. ' Huis clos à suspense ', ' thriller social ', à chacun sa lecture, à chacun son étiquette. Un ring théâtral pour un combat à hauteur (et bassesse !) d'homme. Magistral
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