Avec Désobéir, Julie Berès avait exprimé le ' non ' des jeunes filles de la deuxième et troisième génération de l'immigration en France, elles qui refusaient les injonctions et assignations qui leur étaient adressées. La Tendresse va à la rencontre de leurs homologues masculins. Homologues... ? Sur scène, huit jeunes interprètes, dans un lieu gris et vide, des tags à la craie sur les murs et, au-dessus de la porte, un gros mot en lettres capitale : ' La Tendresse '. Leurs corps s'affrontent dans des battles de danse hip-hop, des paroles les accompagnent. Qu'ils se défient entre eux ou qu'ils dansent en chœur pour défier le public, peu à peu, sous l'armure de façade, sous le masculin et le viril, sous les stéréotypes et les images convenues, les témoignages et les signes se révèlent, paradoxaux et fragiles, sensibles et vrais. Une robe, des chaussons de danse, un tremblement, un geste tendre... Le mensonge est toujours là mais il n'est plus le même. Les filles mentaient au monde autour d'elles. Les garçons se mentent à eux-mêmes, engoncés dans des siècles d'archaïsme et de virilité surfaite. Ce spectacle donne droit aux larmes, à la faille, à l'émotion, à la... tendresse
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