Marion Motin, l'une des chorégraphes les plus en vue de cette dernière décennie, s'attaque au règne tyrannique de l'image.
Réseaux sociaux, exposition d'une intimité préfabriquée, jamais l'époque n'a été plus propice à la mise en scène de soi, menant à une certaine objectification perpétuelle de nous-mêmes. Qui mieux que Marion Motin, qui aime à parodier nos comportements de groupe, pour interroger cette autopromotion exacerbée ? On l'a vue aux côtés d'Angelin Preljocaj, grand maître de ballet contemporain, Madonna, Angèle, Stromae ou encore Jean-Paul Gaultier, revendiquant une culture hip-hop féministe exportée de rues en plateaux. Adepte d'une gestuelle immédiate et instinctive, la chorégraphe puise dans la corporalité – d'abord policée pour atteindre ensuite une expressivité quasi mutante – de ses cinq interprètes, fascinés et fascinants sur une scène transmuée en miroir. Évoluant sur une musique italienne titillant la fibre nostalgique, des corps pailletés font et défont la grande sarabande du paraître, dans ce jeu de réflexion à l'infini, plaçant le regard au centre de toute chose
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