Ouvrir le champ des possibles, perturber les regards, tel est le credo de Juglair. Le corps est un terrain de jeu ouvert à la transgression, et du trouble naît une part de vérité.
Entre le mât chinois, agrès de cirque traditionnellement masculin, et la barre de pole dance, piège à fantasmes, Juglair ne tranche pas ou plutôt renverse les codes. L'artiste échappe à l'assignation de genre, femme ou homme, elle nous raconte sa vie, travestit la vérité, mixe les sexes et fait la nique aux clichés. Pas de fioriture, mais du sublime, de l'ardent désir d'une vie libre où la performance est le fruit d'une discipline de tous les instants, où l'absurde est l'échappée salvatrice, le clown n'est jamais loin, en embuscade. Sur sa petite scène, au plus près du public, Juglair nous entraîne dans son sillage, c'est proprement jubilatoire, un appel profond à s'éclater. Comme pour l'attester, ce solo n'en est pas vraiment un car à deux c'est mieux, et lorsque le musicien de l'ombre glisse dans la lumière, l'horizon s'ouvre, poétique à souhait pour mieux accompagner cette métamorphose qui ne saurait connaître une fin
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