Pour Patua Nou, l'artiste belge Dominique Roodthooft, metteuse en scène et directrice artistique du Corridor (dont fait également partie Patrick Corillon), s'est inspirée de la tradition des patuas (conteurs du Bengale de l'Ouest) et de leurs chants, les patachitras. Dans une très grande proximité avec les spectateurs, ces artistes racontent leurs récits en chantant et en déroulant de longs rouleaux de papier où des scènes se succèdent verticalement.
Revisitant avec inventivité cette technique de narration, Patua Nou est un parcours en plusieurs étapes. À chaque station où s'arrête le public, un comédien conte-chante une histoire d'exil illustrée. L'exil économique, politique, intérieur, l'exil de l'exil, l'absence d'exil… Sur la musique de Pierre Kissling, les histoires font écho à l'actualité tragique des migrations contemporaines mais abordent aussi la question de l'exil de manière positive et poétique, comme ' mouvement vital et universel vers l'ailleurs '. Car s'éloigner de l'actualité directe ne veut pas dire fuir le réel mais s'y confronter avec un regard bienveillant, questionneur, éloigné de la peur ou de la souffrance qui empêche de penser.
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