Alessandro Bernardeschi et Mauro Paccagnella enrôlent Carlotta Sagna pour offrir à leur délicieuse "Trilogie de la mémoire" un épilogue tendre et drôle, où s'impriment les traces du temps, l'usure des corps, la joie inusable de partager la scène.
Complicité, fragilité, ténacité: voilà les ingrédients du nouveau cocktail concocté par Wooshing Machine. En guise d'épilogue à la "Trilogie de la mémoire" – entamée en 2015 avec l'impérissable Happy Hour –, Ma l'amor mio non muore (Mais mon amour ne meurt pas) se constelle à son tour de références littéraires, cinématographiques, historiques, populaires. Et bien sûr musicales: la dramaturgie emprunte ici volontiers les sentiers éclectiques de la bande-son.
On s'y jette des fleurs et parfois davantage; perruques et plumes coiffent régulièrement le trio qui, lui, décoiffe consciencieusement les conventions. Pour autant, la rigueur demeure, que l'âge patine tendrement. Des maladresses et des douleurs s'invitent dans la danse. L'amitié et l'humour en fers de lance, le temps qui passe en guise de pâte à modeler, les trois corps entêtés comme proues de cette embarcation marquée par les luttes, les espoirs, les blessures et les élans de l'équipage.
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