Dernière grande pièce en trois actes de Marivaux où le dramaturge atteint le sommet de son art.
Araminte a trois grandes qualités qui la distinguent de toutes les autres femmes : elle est belle, elle est riche, elle est veuve. Il n'est pas étonnant qu'elle soit doublement courtisée, par le Comte et par Dorante. Ce dernier, garçon de bonne mine mais complètement ruiné, parvient à se faire engager chez elle en tant qu'intendant. Il retrouve là Dubois, un de ses anciens serviteurs avec qui il entreprend de conquérir le cœur d'Araminte. Évidemment, il va falloir ruser pour se faire aimer… Alain Françon nous fait entendre le raffinement de cette langue classique et toute la force et le piquant de cette comédie acide. Il réunit à nouveau des interprètes d'exception, qui font résonner les subtilités du théâtre de Marivaux. À chaque réplique, nous sondons un peu plus l'âme humaine, là où le sentiment naît, pour finalement se heurter à l'implacable logique des classes économiques et sociales. Pour Alain Françon, cette pièce réaliste à la critique sociale directe est certainement la plus romanesque et la plus radicale de Marivaux.
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