Atelier clown blanc pour tout public à partir de 13 ans Limité à 15 participants avec Jean Lambert-wild assisté de Vincent Desprez et Gwenaël De Boodt
Participation financière : de 60 à 100 € par personne en fonction du quotient familial Après une présentation illustrée de l'histoire et l'art du clown, ces temps de découvertes et d'explorations seront organisés autour d'exercices pratiques ayant pour objectif de comprendre corporellement les enjeux techniques du jeu clownesque. Nous étudierons pour cela quelques entrées clownesques afin de mieux appréhender l'énergie et le rythme nécessaire à la construction d'un rire élégant. Lors de ces matinées nous analyserons l'organisation ' type ' d'une entrée clownesque, la pratique du jeu clownesque, les règles d'engagement et de tenue du corps, les règles élémentaires employées dans la pantomime, la pratique de la diction et de la scansion rythmée et l'apprentissage de quelques notions mnémotechniques afin de faciliter l'apprentissage des textes. Dans ce parcours, nous étudierons les grammaires invisibles qui structurent la composition d'un geste clownesque, et cela d'autant plus si celui-ci a la volonté de retrouver l'éclat du jongleur, l'entrain du ménestrel d'une chanson de Geste, ou la volonté d'un voltigeur des mots.
Être un clown blanc, s'est dépasser son caractère en réapprenant sans cesse les petits gestes amassés par la fortune d'une rencontre ou par l'observation amoureuse de son environnement. C'est avoir la prétention de tout et de rien. C'est avoir l'ambition de mourir de faim en avalant des étoiles. C'est surtout avoir le grand dessein de disparaître avec l'utile feinte d'un rire. C'est comprendre le dire secret qui fait d'un mot un escalier dérobé ou d'une phrase une assemblée curieuse de sorcières, de galants, de vieux fous, de bourgeois bedonnants, de philosophes inquiets, d'ânes bâtés, d'enfants étourdis, de paysans érudits, de juges, de menteurs, d'oisifs, de marmousets, de parturientes déformées de douleur. Car parler ne doit jamais devenir une habitude. Il faut chercher en nous les voix qui feront aveu de l'igue insondable où s'amassent les eaux de la vie. Ces voix sont des cavités qui relient des niveaux de conscience que notre condition physique journalière ne nous permet pas d'entendre. Elles sont les résonances des mondes lointains et oubliés. Elles sont l'évidence d'un cri transmis de l'un à l'autre sans souci du temps et sans crainte des frontières. Elles sont le frottement de deux peaux amoureuses un soir à l'été quand le ciel suant peine à s'endormir. Je vous propose donc une rencontre où nous ferons l'exercice de cette grammaire. Pour cela, nous ferons appel à toutes les joies de l'art oratoire, à tous les raffinements du geste, à toutes les surprises de nos émotions et nous jugerons de l'union de tout cela comme la plus sérieuse de nos actions. Nos exercices pour récolter cet or noir de la langue et cet or blanc d'un geste seront entrecoupés du visionnage d'archives clownesques, d'exercices d'entrée clownesques, de l'élégance enfantine des grimaces, de la précision diabolique des pantomimes, de la recherche de sa signature. La signature est ce trait de maquillage qui ' cicatrice ' le visage d'un clown blanc. C'est l'acte magique et volontaire qui incarne toute la contradiction des émotions qu'il voudra représenter sur scène. Jean Lambert-wild
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