Visites guidées de l'exposition 'Itinéraires Don Quichotte ; Célia Ivoy invite…' Peinture, sculpture, gravure, céramique, dessin, collage, photographie, vidéo et installation ; projection de vidéos & braderie de revues et livres d'art
Le Don Quichotte de Cervantès est un monument du patrimoine littéraire espagnol et mondial. Traduit en anglais, français, italien et allemand dès sa première parution (1606), il est aujourd'hui édité dans toutes les langues écrites de la planète. Après la Bible, il est le livre le plus vendu dans le monde.
— Comment cet intérêt se maintient-il depuis plus de 400 ans ?
— Comment le personnage de Don Quichotte chemine-t-il à travers les époques, les paysages, les sociétés ?
— Comment, en toute modestie, avec les moyens artistiques qui sont les nôtres, oser nous confronter à cette figure de héros complexe, plein de contradictions mais à l'éthique intangible, figure à la fois unique et universelle ?
Ses itinéraires sont tracés dans un territoire précis, La Mancha, plaine à blé bordée de monts sauvages au cœur de la Péninsule ibérique, et, au tome II, jusqu'à la Méditerranée. Son épopée drolatique et apparemment chaotique, atteint son épilogue sur une plage de Barcelone, à l'issue d'un combat singulier contre un adversaire qui est peut-être surtout lui-même.
Mais il s'agit aussi d'itinéraires psychiques, de parcours initiatiques, d'errances à la rencontre de personnages plus pittoresques les uns que les autres, archétypes humains et contrepoints à la figure du Chevalier.
Le chef d'œuvre de Cervantès est nourri de son éducation humaniste auprès d'un disciple d'Érasme à l'Université, et des expériences de sa propre vie qui a été difficile et aventureuse : la recherche permanente de subsistance, le service dans une cour ecclésiastique à Rome, la guerre, dont la fameuse grande bataille navale de Lépante, où il fut blessé, cinq années de dure captivité en Alger, le retour dans une société où il peine à trouver sa place…
' Écrite dans l'Espagne de l'Inquisition, contemporaine de St Jean de la Croix et du Greco, dans le milieu des "nouveaux chrétiens", l'œuvre de Miguel de Cervantès fait du langage, de ses camouflages et de ses fulgurances, le sujet même de son œuvre. Comme Mallarmé ou Joyce au XXe siècle, Cervantès invente un livre conçu comme la scène miniature d'un théâtre du monde, sur laquelle le langage se constitue en image. ' ((LES NUITS DE FRANCE CULTURE Par Stéphanie Katz et Isabelle Yhuel, 10.04.1997 MIGUEL DE CERVANTÈS (1547-1616) : La marche du fou – Une vie, une œuvre))
L'exposition s'organise autour de peintures, photographies, collages, gravures de Célia Ivoy, transpositions plastiques des aventures fabuleuses et picaresques du noble et ingénieux Hidalgo et de son entourage. Une vision personnelle, en séries de "portraits", "paysages", "natures mortes" et "peintures d'histoire", vision imprégnée de notre actualité tragicomique. Le contraste entre désir de beauté et violence de la réalité s'inscrit dans ces réalisations, en miroir de la poésie cervantesque : ardeur, générosité, dérision, mélancolie, amitié, fidélité.
Pour l'accompagner dans cette quête, Célia invite quelques-uns de ses amis artistes : Cécile Dalnoky, Édith Delattre, Mina El Bakali, Jean-Claude Gaonac'h, Florian Georgin, Marie-Pierre Lamy, Sandrine Lepelletier, Patrick Picard, Carlos Solas et Wong Wa, dont les visiteurs de l'Atelier d'A ont déjà pu apprécier le travail à plusieurs occasions.
Ils explorent alors un vaste labyrinthe où les chemins se perdent et se retrouvent, un complexe réseau de connexions entre les savoirs, les civilisations, les caractères, les esthétiques, les approches éthiques, politiques, religieuses, poétiques…
À la croisée du réel et du rêve, leurs œuvres retracent, transposent, recontextualisent l'épopée du grand Hidalgo et de ses amis, où les femmes occupent une place de choix.
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