"L'Allemagne et la Prusse vues par un certain Edgar Quinet " (Bourg-en-Bresse 1803 - Versailles 1875). Patrick SUBREVILLE
Éprouvant une tendresse infinie pour sa mère Eugénie, cet enfant du pays, cet historien presque oublié dans sa bonne ville natale fut aussi philosophe, écrivain, homme politique, poète, traducteur. Travailleur acharné, polyglotte, nourri de langues anciennes, cet artisan de la République marié à une jeune Allemande fut d'abord étudiant à Heidelberg puis grand voyageur. Très tôt, il aura la conviction que ' la pensée profonde, continue, nécessaire et irrévocable ' qui habite et travaille les États germaniques, est la réalisation de leur unité. Il ne cessera d'avertir Paris sur les dangers émanant de nos voisins d'Allemagne et de Prusse, enserrés au cœur de l'Europe, entre deux grands pays complexes, à la longue et sinueuse histoire que sont la France et la Russie. Il annoncera la venue d'un ' être providentiel ' qui, au XIXe siècle, réalisera cette unité allemande. La fatale erreur de la France apparaîtra très vite : un manque d'intérêt pour la politique allemande et prussienne et une croyance légère en la vision rassurante et sécurisante de Madame de Staël (1766-1817) privilégiant une 'Allemagne des penseurs et des poètes. ' Ah ! Si nous avions écouté Edgar Quinet… !
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