Quel est donc ce virus qui traverse cette pièce créée en 2001 par Ohad Naharin. Celui de la danse, qui telle une transe s'empare par instants des corps ? Celui de la scène, qui pourtant n'est pas ce que l'on croit comme l'annonce d'emblée un maître de cérémonie en frac noir ? Ou celui de la déconstruction, à l'œuvre dans cette magistrale composition du chorégraphe israélien…
Cette danse, parfaitement exécutée par seize danseurs et danseuses d'une grande homogénéité, est aussi variée que les musiques qui l'accompagnent. Elle sait se faire ronde aussi bien que tranchante et précise ou répétitive. Les gestes sont parfois lents, intimes, alors qu'à d'autres moments ils explosent d'une énergie joyeuse. La partition, quant à elle, court du néoromantisme à la musique traditionnelle en faisant des détours par l'électronique. Et cette danse comme cette musique viennent servir le propos pacificateur d'Ohad Naharin. Car Naharin's Virus est aussi une pièce politique qui nous parle avec délicatesse de religion, d'égalité sexuelle et bien sûr du conflit israélo-palestinien
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