Il y a la musique de chambre, et il y a l'Octuor de Schubert. Par son effectif et sa durée, cette partition repousse les murs. Cinq cordes, deux bois, un cuivre : on a là un résumé de l'orchestre symphonique, et c'est bien ainsi que cet effectif insolite est utilisé. Alors que le Septuor de Beethoven, modèle évident, regardait plutôt vers la sérénade mozartienne, Schubert favorise les effets de masse et de contraste pour créer l'illusion d'une symphonie, jusque dans l'impressionnant orage qui ouvre le finale. Cette ambition n'empêche nullement une poésie plus intime, avec notamment, au début de l'Adagio, un solo de clarinette beau à pleurer.
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