Nous y voilà. Dernier opus de ce triptyque où Ladji Diallo nous fait vibrer de ses plus incroyables découvertes. La course s'achève ici et c'est pourtant là que tout commence : au Mali.
Après les Pyrénées, après Antigone, le conteur nous plonge au cœur de son grand voyage initiatique dans le pays de ses ancêtres. Une rencontre choc entre ce jeune banlieusard et la terre d'Afrique, regorgeant de son art de vivre, du feu de sa parole, de la poésie du fleuve Niger, de ses griots, de sa musique, de sa danse. Cette Afrique qui révèle à ce jeune venu de France le conteur qui sommeillait dans sa grotte intérieure. Comment ce conteur va t-il nous immerger dans cette belle Afrique ? Comment allons-nous assister à la naissance de la parole en lui ? Comment la réalité de jeunes migrants va t-elle s'articuler avec la sienne ? Si Ladji était né au Mali, la France serait-elle devenue son Eldorado? Voilà l'enjeu de ce dernier volet de la trilogie.
NOTE D'INTENTION : De quoi est-il question dans cette troisième et dernière étape ? Il s'agit de raconter comment tout a commencé : D'où vient que je sois conteur ? Comment la parole a-t-elle fait irruption dans ma vie ? C'est de mon voyage initiatique au Mali dont il est question. C'est au coeur de l'Afrique que je veux cette fois-ci plonger le spectateur. An ka taa ! ce qui signifie en bambara ' Partons ! '. Pourquoi partons nous ? Qu'avons nous à gagner ? Qu'avons nous à perdre ? Des jeunes maliens plantés au bord du désert du Sahara imaginent la France de l'autre côté et se disent soudain dans leur tête ' An ka taa '. Voyage miroir où d'un côté nous avons un francomalien et de l'autre coté, des maliens qui veulent être ' franco '.
PORTRAIT : Comédien, Conteur, Chanteur " Je suis né à Paris, rue Saint-Maur, y ai vécu neuf ans, puis j'ai immigré en banlieue, laissant traîner derrière moi un tronc nu… À vingt et un ans, je ressens le besoin de nourrir mes racines, restées quelque part au Mali, le long du fleuve Niger, pour m'épanouir dans un pays qui est le mien, la France, sur une terre qui n'est pas la mienne. Cette quête d'identité me guide dans les profondeurs de l'Afrique, où l'art et le sacré sont intimement liés. L'Afrique se révèle peu à peu. Je m'en imprègne, j'en vis et j'en ris. Ma rencontre avec le grand Griot Sotigui Kouyaté, ses enfants Hassane et Dani, me propulse dans l'art de conter. Aujourd'hui, voilà huit ans que je vis en pleine montagne, dans une belle vallée des Hautes-Pyrénées. La nature m'instruit d'une sagesse insondable. Les habitants, les animaux, les mythes et légendes, tant de riches rencontres qui me permettent, tout doucement, de m'ancrer dans cette terre pyrénéenne. Ma parole est façonnée par ces diversités culturelles qui donnent à mon travail une dimension universelle. "
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