Retrouver Balzac sur scène est un plaisir rare... Peut-être en raison de la démesure de la Comédie humaine ? Avec ses 700 pages et ses 70 personnages, Illusions perdues est un vrai défi.
De ceux qu'apprécie Pauline Bayle pour la liberté qu'ils offrent. Déjà primée en 2018 pour un doublé Odyssée-Iliade mené en trois heures de traversée, elle renoue ici avec l'épure dans une version condensée, fluide et limpide de ce texte-monstre. Ring blanc, coulisses à vue, public au plus près, cinq comédiennes et comédiens trentenaires se jettent dans la bataille en conservant de bout en bout une présence d'une intensité rare. Au centre, l'interprète féminine Anissa Feriel campe un jeune poète provincial aux grandes espérances : Lucien de Rubempré, jouet malheureux de ses ambitions au cœur d'un Paris littéraire épris d'argent. Portées à des sommets par cette distribution de haut vol et les punchlines de Balzac, ces Illusions retrouvées offrent une vision sans fard d'une époque qui reflète la nôtre avec une ironie mordante !
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