Que reste-t-il des oeuvres lorsqu'elles ne sont pas jouées, comment continuent-elles d'agir après avoir disparu ? Ce qui reste, c'est la contreclé : l'empreinte laissée sur une oeuvre, agissant sur celle-ci jusqu'à la modifier et la renouveler... Que reste-t-il dans le théâtre lorsqu'une représentation s'achève ? Que reste-t-il dans l'air une fois un chant terminé ? Plus largement, que reste-t-il des oeuvres lorsqu'elles ne sont pas jouées, comment continuent-elles d'agir bien après avoir disparu ? Ce qui reste, c'est justement cela, la contreclé : l'empreinte laissée par une sensibilité sur une oeuvre, agissant sur celle-ci jusqu'à la modifier et la renouveler, jusqu'à même faire découvrir à l'auteur·ice ce qu'il·elle n'y avait pas encore perçu. Ce terme rare, trouvé dans un poème de Guillaume d'Aquitaine composé au XIe siècle, fournit à La Tierce la matière de sa pièce en création : le manifeste d'un certain rapport au monde, tant cette compagnie excelle à faire sourdre, du fil le plus ténu, des torrents de poésie et de mystère.
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