Inutile précaution que celle de Bartolo, qui voudrait régenter le sort de sa pupille… en l'épousant lui-même. Pour contrer ses plans, la belle Rosina s'est trouvé un complice sans pareil : l'ingénieux barbier Figaro. Dans le plus pétillant des opéras-bouffes, la calomnie, la ruse et quelques déguisements permettront à l'amour de triompher.
' Le temps et la poésie sont dans la musique à l'opéra. Le point de vue du compositeur, c'est déjà un point de vue de metteur en scène. Il y a une part de poésie qu'on n'a pas à prendre en compte, la musique s'en charge ', explique Jean-François Sivadier. Depuis sa célèbre Italienne avec orchestre, il n'aime rien tant qu'introduire du théâtre dans l'opéra et redonner à l'opéra toute sa puissance tragique… ou comique. Dans son Barbier de Séville, donné avec un succès retentissant à l'Opéra de Lille en 2013 et repris ici avec une nouvelle génération de chanteurs, tout est affaire de fantaisie, d'énergie et de surprise. D'espagnolades en quiproquos, des anachronismes facétieux jusqu'aux joies immuables de la tarte à la crème, il livre ici une version vitaminée et moderne du classique. De quoi présenter dans ses plus radieuses couleurs ce chef-d'œuvre joyeux, qui allie l'allure de la comédie originelle de Beaumarchais et le raffinement de Rossini.
En trois semaines d'une heureuse fièvre créatrice, le compositeur y a ciselé quelques-uns de ses airs les plus éclatants : celui de Figaro, celui de la calomnie, ou encore le feu d'artifice vocal qu'est ' Una voce poco fa '… Le soir de sa création en 1816, ce Barbier de Séville fera d'abord scandale… avant d'emporter, une semaine plus tard, un triomphe qui, pas loin de deux siècles plus tard, reste sans démenti.
Avec le soutien du CIC Nord Ouest, mécène principal de la saison.
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