Parcours d'art contemporain à Tourinnes-la-Grosse et dans les villages aux alentours, organisé dans le cadre des 58es Fêtes de la Saint-Martin
Commissaire: Klaus Verscheure
Artistes invités: - François de Coninck - Charles Degeyter - Henk Delabie - Kendell Geers - Tina Gillen - Renato Nicolodi - Denys Shantar - Danielle van Zadelhoff - Klaus Verscheure - Cindy Wright
Alors que les églises se vident, de plus en plus de personnes sont à la recherche de sens à donner à leur vie. C'est en partant de ce paradoxe que Klaus Verscheure nous propose comme thème "This Is My Church" (Ceci est mon église), un thème qui nous confronte à nos propres vulnérabilités.
"Lorsque j'écris que nous vivons une époque turbulente, cela peut être lu comme un euphémisme dépourvu d'émotions. En de nombreux endroits, le monde est en feu. La guerre, le changement climatique, les “Trump” à des élections présidentielles, la crise économique… nous assaillent quotidiennement. Nouvelles ? Ou fake news ? Qui peut l'affirmer avec certitude ? Les médias sociaux tentent de vous montrer un reflet dont vous ne pouvez jamais être trop satisfait, car le reflet de votre voisin brille plus que le vôtre.
Pour toutes ces raisons, de plus en plus de personnes ont besoin d'échappatoires, de moments où elles peuvent marquer un temps d'arrêt. Nous pouvons considérer ce besoin de repos comme une quête de sens. Le sens n'est pas un gros mot, c'est un point d'ancrage. Et c'est précisément l'art qui représente un repère, une balise de calme pour de nombreuses personnes. L'art ouvre des portes mentales et supprime les frontières. Pour de nombreuses personnes, ressentir l'art est une expérience qui « élève ». Les artistes ouvrent des portes sur des imaginaires que nous ne pouvons ou ne voulons pas nommer. Ils créent des mondes dans lesquels le spectateur aime s'attarder.
Alors que les églises se vident, les musées, les biennales, les galeries et les événements artistiques se remplissent, l'art est devenu la réponse à la quête de sens. L'art est devenu une potentielle nouvelle religion.
Par conséquent : THIS IS MY CHURCH.
Vous pouvez vous demander si c'est bien là le sens que nous recherchons. Est-ce de l'art dont nous avons besoin ? L'art peut-il apporter des réponses aux questions de la vie ? Les artistes peuvent-ils présenter des miroirs ? Les artistes sont-ils en quelque sorte des historiens qui nomment les choses crûment et honnêtement ? Je ne peux pas répondre à cette question moi-même. La seule chose que je peux dire avec certitude, c'est que les artistes eux-mêmes ressentent un besoin absolu de faire de l'art et qu'ils ressentent cela comme un sens. De nombreux artistes le disent : la création de leur œuvre leur donne un repère, un point d'ancrage. Il est évident que ces repères sont également saisis avec empressement par les spectateurs.
C'est ce que les artistes proposent aux visiteurs dans cette édition. Il s'agit d'une exposition sur l'art en tant que forme de religion. Une exposition qui frappe parfois, mais qui guérit aussi, qui émeut, qui désarme, qui montre l'artiste dans ce qu'il a de plus vulnérable, mais qui confronte également le visiteur à sa propre vulnérabilité.
L'écrivain-philosophe britannico-suisse Alain de Botton l'exprime ainsi :
L'art a une fonction très importante, qui consiste à nous donner de l'espoir. L'art est un radeau de sauvetage qui nous guide dans les ténèbres, et la beauté fait partie de sa mission. L'art nous rappelle que nous ne sommes pas seuls à souffrir. L'art nous offre des moments de connexion autour des sombres réalités de nos vies, d'une manière éloquente et digne."
Klaus Verscheure
En marge du parcours officiel d'art contemporain:
La Basilique de Vézelay, le XIIe siècle parle au XXIe (expo): photographies de Philippe Brame et projection du film "À l'ombre de la Lumière" La Cathédrale de Jean Linard (expo photos) Expo des élèves de l'Institut de La Providence (Wavre)
|