Laurent Meininger met en scène le témoignage implacable d'Henri Alleg, torturé par l'Armée française pendant la Guerre d'Algérie. Stanislas Nordey incarne remarquablement cette parole qui éclaire l'horreur et l'immense courage de ceux qui y résistent.
Témoignage implacable et clinique, le récit de Henri Alleg raconte factuellement la torture qu'il a subie aux mains de l'Armée française, suite à son arrestation le 12 juin 1957 en tant que membre militant du parti communiste algérien et directeur du quotidien Alger républicain. Publié en 1958 par Jérôme Lindon aux Éditions de Minuit, attentif à sa qualité littéraire autant qu'à son esprit de résistance, longtemps censuré par l'État français, La question fut écrit sur des morceaux de papier toilette que l'épouse de Henri Alleg sortit clandestinement de prison.
La mise en scène limpide et sobre laisse place à la valeur des mots, qui interrogent ce que signifie résister, face à la peur, la douleur et la mort qui s'avance, face aux bourreaux sans frein qui servent un pouvoir qui les absout. Stanislas Nordey donne corps à cette parole résistante avec une précision chirurgicale et une intensité dramatique tout en retenue.
Sans pathos, le récit ancré dans la cruauté du réel invite à la vigilance, alors que dictatures et tortionnaires continuent de sévir à chaque époque. Un acte d'écriture et une mise en scène d'aujourd'hui qui s'élèvent contre l'oubli.
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