L'OISEAU RAVAGE. De et Avec Charlène Moura et Marek Kastelnik
Jazz déplumé aux allures ailées qui dévoile ses migrations impressionnistes. Entre ses prises de bec et un lyrisme de crécerelle, L'oiseau ravage étourdit et libère un plumage sauvage. Du haut, il plonge. Siffleur de rage, il racle le roc en jasant tel l'étourneau. Bête à plumes, il s'élève dans les vents contraires, se joue du souffle et du vertige. Il plane, il sent, il graille, il chute. Le silence, le cri. L'oiseau ravage surprend parce qu'il est surpris. Seul attribut reconnaissable : une musique aux couleurs vives comme un Guêpier sauvage.
L'Oiseau Ravage, c'est une bonne dose d'humour, une autre de poésie, rehaussée par un brin d'impertinence.
L'Oiseau Ravage, c'est une musique a la Frontière de la musique de chambre et des jazzs. C'est Meredith Monk et Nina Hagen qui rencontrent Satie qui joue du blues dans un vieux cabaret berlinois avec un albatros a la batterie.
Charlène Moura, saxophoniste et chant, et Marek Kastelnik, pianiste, tous deux parfois déjantés. Le concert s'intitule L'Oiseau ravage, rimant avec plumage, sauvage, volage, ombrage : les artistes, avec leurs instruments (de musique et vocaux) produisent des sons tour à tour mélodieux, dissonants, délirants. On est subjugué par la virtuosité qui permet une telle audace. Charlène, biberonnée par Uzeste (Lubat, Minvielle), voue un culte à la sonorité et aux variations brusques des tonalités : entre les prouesses de son saxo, de sa voix et tout ce qui peut faire bruit (moulin à café, boîte à musique ou porte-voix) à condition que cela fasse sens avec la musique et le cri des oiseaux (tous y passent, ou presque, que ce soit la mésange, le chevalier gambette ou la fauvette orphée, mais aussi les corbeaux et les poules). On l'aura compris : beaucoup de talent et d'humour. Un moment enchanteur ...
Yves Faucoup (Mediapart)
A 20h au Mas Razal
Une bio-buvette payante sera à votre disposition.
Réservation indispensable !
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