Dans le cadre des Mix'âges
La plume subtile de Thomas Gunzig fait renaître Franz Kafka et nous raconte les histoires féériques de la poupée perdue d'une petite fille.
Novembre 1923. Franz Kafka réside à Berlin, avec sa compagne, Dora Diamant. Il a 40 ans, ne s'est jamais marié, n'a pas d'enfants. Malade de la tuberculose, il travaille péniblement à ses œuvres. Chaque jour, il s'octroie une petite promenade au parc. Un jour, il tombe sur une petite fille en larmes, sa poupée a disparu. Kafka se penche : – Elle n'est pas perdue, ta poupée, elle est partie en voyage. – Comment vous le savez ? – Parce que… Elle l'a écrit dans une lettre. – Vous me montrez la lettre ? – Je l'ai laissée chez moi, mais je te l'apporterai demain.
De retour chez lui, Kafka se met à écrire la missive de la poupée en y apportant toute l'application qu'il consacre habituellement à son œuvre. Le lendemain, il retrouve la petite fille dans le parc, il lui lit la lettre, dans laquelle la poupée explique qu'elle avait envie de voir le monde, mais qu'elle n'oublie pas son amie. D'ailleurs, elle s'engage à la tenir au courant de son voyage. Durant plusieurs semaines, chaque jour, Kafka écrivit avec un soin extrême une lettre de plus à l'enfant.
Un récit aventureux, humoristique et fantaisiste.
Mot de l'auteur : Nous avons donc proposé à Thomas Gunzig de se glisser dans la même situation que Kafka (la tuberculose en moins !), comme si c'était lui qui était tombé sur la petite fille dans le Parc Duden. Thomas est énormément sollicité, il a plein de projets en cours et à venir et, pourtant, il a accepté de consacrer du temps à écrire ces lettres à la petite fille de l'histoire, à toutes les petites filles, tous les petits garçons.
Franz Kafka fait partie des auteurs qui m'ont donné envie d'écrire. Je n'étais encore qu'un jeune adolescent et je ne comprenais rien à Hugo, Zola ou Flaubert qu'on nous faisait lire à l'école. Mon Bel Oranger, Le grand Meaulnes ou Un sac de billes n'étaient pour moi que des devoirs, je les lisais en espérant réussir une interro, la littérature était une punition. Et puis on m'avait fait lire Kafka. La métamorphose, évidemment… J'avais été profondément marqué, impressionné, étonné, emporté par cette histoire de cancrelat, cette histoire à la fois drôle et terrifiante, fantastique et absolument réaliste. Je me souviens m'être dit : ''wouaw, on peut aussi écrire des choses comme ça''. Je n'arrivais pas encore à mettre le doigt sur ce qui me plaisait vraiment chez Kafka, il m'a fallu du temps pour comprendre que c'était simplement la force d'un imaginaire puissant et d'un style clair mis au service d'histoires racontant la même profonde angoisse d'être en vie dans un monde dépourvu de sens. Depuis, Kafka ne m'a jamais quitté. Je suis passé par les couloirs de son Château, par les méandres de son Procès, par les cauchemars de sa Colonie Pénitentiaire et par les souffrances de son Artiste de la faim. Non que je le lise encore souvent, mais ce que j'ai lu me reste et me revient et, bizarrement, dans notre monde aussi absurde sans doute que sa Prague austro-hongroise, me console et me rassure. Lorsque Laïla et Vincent m'ont parlé de leur projet, de cette histoire de poupée, d'enfant et de Kafka, j'ai senti qu'après toutes ces années en compagnie du petit assureur tchèque, il était temps que je lui rende hommage. Thomas Gunzig, le 23 septembre 2021.
DISTRIBUTION & partenaires de la cie Écriture originale : Thomas GUNZIG Mise en scène : Laïla ZAÂRI & Vincent RAOULT Interprétation : Laïla ZAÂRI & Michel CARCAN Scénographie : Vitalia SAMUILOVA Création des éclairages : Dimitri JOUKOVSKY Création sonore : Clément WALEFFE Musique originale : Patrick WALEFFE Travail du corps : Michel CARCAN Travail chorégraphique : Elisabetta LA COMMARE Avec les voix de : Audrey D'HULSTÈRE, Sébastien HÉBRANT, Thomas GUNZIG Construction : Karl AUTRIQUE Régie : Arnaud LHOUTE Photo : Antoinette CHAUDRON
PRESSE Magie, émerveillement et tendresse. La poupée de Monsieur K, tenu de bout en bout, multiplie les trouvailles et effets de magie. Des étoiles plein les mirettes. Laurence Bertels – La Libre.
Fantaisie avec Thomas Gunzig, le spectacle fait appel au mime, au théâtre d'objets et aux jeux d'ombres pour animer une fable drôlement humaniste, une mise en scène pétrie d'invention. Les enfants captivés par ces histoires fantasques, en sortiront le cœur essoré par un final d'une tendre philosophie. Catherine Makereel – Le Soir.
Une création de ZAARI Laïla – LéZaâr ASBL, une production déléguée du Théâtre Varia, en coproduction avec Pierre de Lune ASBL, le Centre culturel du Brabant wallon et La Coop asbl. Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles Service du théâtre, Shelterprod, Taxshelter.be, ING, Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge. Avec l'aide de Ékla – Centre scénique de Wallonie pour l'enfance et la jeunesse, La Roseraie, La Montagne magique, La Maison qui chante. Merci au Centre culturel de Chénée, de Comines-Warneton, de Namur. Merci à la Cie Les Pieds dans le Vent, Gigogne SRL, Maurice Vanden Broeck, Rafael Raoult, Juliette de Muysère pour leur aide. Durée : 50 min.
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