Festival du film franco-arabe - Cinéma Le Trianon
Sous l'égide d'Apollon, deux solitudes se rencontrent pour distiller douceur et poésie dans une Palestine rongée par la misère et les interdits... Avec Hiam Abbass ('Succession'), le troisième film des frères palestiniens Nasser (2020), une comédie burlesque et mélancolique. Synopsis Issa, un pêcheur de 60 ans, mène à Gaza une vie modeste et solitaire, rythmée par les visites de sa sœur et les restrictions en tous genres. Il est secrètement amoureux de Siham, une couturière veuve qui vend ses produits au marché et vit avec sa fille récemment divorcée. Malgré sa timidité, il souhaite la demander en mariage. Une nuit, il découvre dans son filet de pêche une statue antique du dieu Apollon, au phallus érigé. Y voyant un signe, il décide de dissimuler chez lui cette mystérieuse trouvaille. Jusqu'à ce que la police des mœurs en apprenne l'existence et que les ennuis commencent... L'amour comme acte de résistance Pour leur troisième film, les frères Nasser, déjà remarqués avec Dégradé, leur premier long métrage sélectionné à la Semaine de la critique, reviennent avec une œuvre délicate, qui retrace l'histoire d'un amour tardif entre deux êtres que la vie n'a pas épargnés. Sur fond de conflit israélo-palestinien, ce feel-good movie laisse ici la politique en arrière-plan pour privilégier le registre de la comédie. La brutalité de la vie dans la bande de Gaza, avec son cortège de misère économique et sociale, transparaît pourtant avec finesse. Dans cette région où l'amour relève presque déjà de l'acte de résistance, émerge alors, d'un amas d'insécurité et d'interdits, une puissante douceur, teintée d'absurde et de poésie.
|