L'arbre à sang à Vire
Dans une ferme isolée d'une région retirée d'Australie – mais ce pourrait être dans les Vosges ou le Nevada – trois femmes, une mère et ses deux filles, viennent de mettre fin à leur calvaire en tuant leur mari et père. Confrontées au problème de ce corps encombrant qu'il faut bien faire disparaître, elles connaîtront satisfaction, exaltation, puis sidération, culpabilité, peur et enfin libération. Angus Cerini nous livre une fable haletante, sans pitié, sur le laissez-faire des violences domestiques, dans une langue extrêmement rythmée, hachée, puissante, parfois malmenée, une sorte de 'poésie rurale', qui parfois confine au spam, mais pour s'en éloigner aussitôt, un souffle, des images… Dans un dispositif proche du théâtre de tréteaux, les spectateur-rires sont au plus proche des trois comédiennes qui prennent en charge le récit de cette comédie noire, tour à tour protagonistes ou narratrices.
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