Sans surprise, le mot “salto” vient du mot latin “sauter”. C'est un marqueur de vie, le saut : on saute dans le vide pour prendre une décision, on saute de joie, on saute les obstacles. Pour Edward Aleman, c'est carrément son gagne-pain. L'acrobate a calculé qu'au cours de sa vie, il était resté en suspension presque trois heures. Forcément, de là-haut, il a eu le temps de considérer ce défi à l'attraction terrestre comme un constituant de notre être, un jeu d'équilibre qui définit notre rapport au monde. Dans sa méditation en lévitation, il a conçu Salto comme une ode à l'évasion, “un spectacle-défi à haute voltige”, l'objectif étant de parvenir à être en apesanteur pendant 10 minutes. Dans une scénographie en forme de terrain de jeu, douze interprètes affrontent, sur douze parcours, un chronomètre pour atteindre la durée critique d'envol de 10 minutes. La musique et le chant s'envolent eux aussi pour accompagner ces acrobates : iront-ils aussi haut qu'eux ?
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