Né en 1986 en Thaïlande, il vit entre Bangkok et New York.
Songs for living se déroule dans un monde au-delà de la mort, où les fantômes reviennent dans la chair. La vidéo, fruit d'une collaboration entre les artistes Korakrit Arunanondchai et Alex Gvolic, prend la forme d'une œuvre musicale, accompagnée d'instruments comme la guitare et la batterie. Le film a été principalement conçu et réalisé à New York en 2021, au moment de la levée des règlementations Covid-19. Cette période a été vécue par les artistes comme un remaniement de l'espace du familier. Songs for living se concentre sur les chemins à prendre pour accéder à de nouvelles formes de vie. Le récit change de décor et introduit de nouveaux personnages au côté de fantômes. Tous participent d'un univers structuré par les forces de gravité et de lumière. Le narrateur – conteur divin mis en voix par le musicien Zsela s'inspire de Gravity and Grace, écrits philosophiques de Simone Weil et de Sun of Consciousness d'Edouart Glissant. Dans la vidéo, l'espace sous la surface de l'eau est vécu comme une réalité cosmique, inaccessible aux corps des vivants et accessible uniquement à travers l'imaginaire collectif des êtres humains, à l'image de la pensée religieuse. L'idée de Sigmund Freud du ' Sentiment Océanique ' touche l'esprit lorque l'océan devient ventre maternel, espace où les fantômes réintègrent les vivants. Le feu est aussi un élément central de l'histoire, à la fois un élément autour duquel se sont formés les ordres culturels et sociaux mais aussi un espace dans lequel les matériaux et les idéologies peuvent disparaître dans le vide. Enfin, le récit explore l'idée de ' foi ' dans l'espace de l'inconnu. Rituel, connexion et communauté caractérisent la fin supposée de ce récit qui n'est pas à voir comme une fin mais bien comme une ouverture, une entrée vers un ailleurs.
Le travail de Korakrit Arunanondchai sur le potentiel de transformation d'une narration. Avec chaque projet, l'artiste élargit son cosmos d'histoires interconnectées, racontées à travers de vastes installations vidéo, peintures, objets et œuvres performatives. Dans ses vidéos, il traite aussi bien d'expériences de son environnement personnel que d'évènements politiques et de questions relevant de notre présent en crise. Né à Bangkok, Arunanondchai s'inspire souvent des contextes culturels de sa propre biographie et des espaces avec un trauma postcolonial. Dans une approche expérimentale, l'artiste travaille collectivement. Ses références à la philosophie et au mythe, participent à des récits autour de la conscience, l'empathie et la communauté.
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