De Roger Arpajou.
LE CINÉMA FURTIVEMENT Après avoir exercé le métier de photojournaliste pour l'agence Sipa pendant dix ans, Roger Arpajou entre comme par effraction dans le monde du cinéma. Alors qu'il accompagne un jour le dresseur d'animaux Pierre Cadéac sur le tournage du film La Passion Béatrice de Bertrand Tavernier afin de photographier les aigles qui vont être utilisés sur certaines séquences, il ne peut s'empêcher de faire des images de cet étrange microcosme qu'est l'équipe de cinéma au travail. Tous ces gens qui font corps pour raconter une histoire, créer un film. Fasciné, il se détourne, vise et appuie sur le bouton de son appareil avant de se faire interpeller par le producteur ' Mais que faites vous là ? Vous n'avez pas le droit de prendre des photos comme ça ! Il y a déjà un photographe de plateau. ' Ça y est, en un instant ce mystérieux nom de profession vient le percuter et ce drôle de métier deviendra sa passion. ' Vous passerez tout de même nous montrer les clichés et nous verrons bien '. 150 films plus tard, Roger Arpajou a collaboré avec de grands noms de cinéma comme Mathieu Amalric, Bruno Dumont, Pierre Salvadori, Roschdy Zem, Jacques Audiard, Nicole Garcia, Michel Hazanavicius, Woody Allen, André Téchiné, Xavier Gianolli… Il est tel un observateur qui fixe l'éphémère dans un contexte très particulier. En effet, sur un tournage de film de fiction il n'y a pas de chemins parallèles, tout converge vers l'action qui est mise en place. Le plan d'une scène organisé par toute une équipe concentrée sur le même but : rendre ce moment crédible, créer les conditions pour qu'il soit vrai. Le photographe de plateau est l'électron libre, l'œil qui, furtivement, contourne et traverse cet espace constitué de technicien.nes, d'artisans, d'artistes aux gestes & savoirs faire si différents, si complémentaires. Un décor aux fines parois composé de caméras et de rails qui les font cheminer, de grues, de bras levés accrochés à des perches, de câbles en tout genre, de projos aux formes et aux degrés d'intensité multiples. Peut-être qu'au fond le photographe est en quête de l'image juste qui fera communiquer ces mondes. Au travers de portraits, d'ambiances, de moments de préparation, d'attente, de réflexion et d'action, se cache sûrement un cliché qui deviendra iconique et qui à lui seul sera le reflet d'une œuvre.
Fichier(s) PDF Programme des rencontres du film d'art 2025
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