Conférence animée par Olivier Braux, conseiller culturel des Amis du Festival.
Le Grand Opéra historique a été la réponse française au mélodrame italien : passions privées sur toile de fond politique. Avec son lot de défilés, ses décors somptueux, ses scènes de masses et ses prières collectives, le grand opéra sera empli de bruit et de fureur. Depuis Jérusalem (1847), Verdi s'y mesure, magistral dès Les Vêpres siciliennes (1855), avant de porter le genre à la perfection avec Don Carlos (1867). Pour Aïda (1870), Verdi va l'épurer, l'assouplir et l'élever au génie, faisant alterner des subtilités chambristes exquises avec des masses chorales et orchestrales flamboyantes. Laissons de côté les défilés d'éléphants et les pyramides de pacotille et intéressons-nous à la hauteur de la pensée musicale d'un Verdi, maître de lui comme de l'univers lyrique.
|