Ou comment révéler avec lucidité et un certain humour les émotions que génèrent les concepts de crise écologique et d'effondrement ? Dans ce spectacle mêlant danse, théâtre et musique, un trio nous plonge au cœur de ces questions pour en cerner les contours et discerner les faits des fantasmes…
En ces temps où les pressions anthropiques sur les milieux naturels, les écosystèmes, la biodiversité, mettent gravement en jeu les grands équilibres de la planète ; où les scientifiques alertent sur l'entrée de la Terre dans une nouvelle période d'extinction massive du vivant, où l'on observe une forte augmentation des ' cygnes noirs* ' (événements imprévisibles qui ont pourtant une faible probabilité de se dérouler), la question des limites, des points de bascule et de la finitude, devient l'un des enjeux les plus prégnants de notre civilisation.
Pourtant les réponses à l'échelle collective et individuelle restent inadéquates voire inexistantes, en tout cas largement insuffisantes et nourries d'incohérences et de paradoxes.
Si j'avais décidé en 2019, de commencer à explorer la notion de danse bio-inspirée, c'est déjà parce-qu'à l'époque je sentais qu'il me fallait, à mon échelle, trouver des outils pour faciliter la mise en corps, l'incarnation de ce changement de cap, vers des relations plus vertueuses et plus de cohérence. Je reste persuadée que la danse est une voix/voie privilégiée pour faire l'expérience d'une autre relation au monde. La notion d'effondrement est avant tout pour moi une narration, un récit qui nous invite à modifier nos récits individuels et donc collectifs. Un récit à décaler pour décaler les inquiétudes qu'il ne manque pas de soulever. Un récit qui dans cette conférence dansée, mettra en jeu des dramaturgies plurielles relevant de l'oralité, de la danse, et des écritures scientifique, absurdes et clownesques.
Marine Chesnais
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