À partir de 14 ans. D'après William S. Burroughs – La Machine molle - C'est quoi une ivresse poétique ? Un récital consacré à l'œuvre d'un poète, d'une poétesse, en direct devant vous, par un musicien ou une musicienne et une comédienne ou un comédien.
' William Seward Burroughs (1914 – 1997) c'est tout un truc.
Il a tué sa femme en foirant un jeu de Guillaume Tell qu'ils faisaient ensemble. Il défendait la possession d'armes individuelles, ne serait-ce que parce que les flics, eux, en ont. Il était junky, éduqué, homosexuel, ou plutôt queer selon le sens à son époque de ce mot, qu'il sort de désuétude dans les années 50. Il portait la plupart du temps des costumes trois pièces. Il a fréquenté les beatniks sans en être, le New York de Warhol sans en être, Throbbing Gristle, sans en être. Il apparait dans Drugstore Cowboy de Gus Van Sant Il a résidé au ' Beat Hotel ', rue gît le coeur à Paris, en même temps que Bryon Gysin. Ils ont inventé ensemble le Cut-Up. Il est à la fois seul, unique en son genre, et relié à toute la vitalité créatrice américaine de la deuxième moitié du vingtième siècle. En somme, il est capital.
La Machine Molle est un livre majeur, en partie écrit selon la méthode du cut-up. Il aura directement inspiré différents artistes du XXe siècle tels que David Bowie ou David Allen. Le cut up, s'il date de plus de 50 ans maintenant, amène toujours cette question dans la création artistique : pourquoi l'art organise-t-il narrativement, compositionnellement, structurellement toujours majoritairement une idée de linéarité de la vie, alors que notre relation au monde, elle, est faite de mille choses qui s'entrecoupent, se superposent, se supercoupent et s'entreposent les une dans les autres ?
' Odeurs-fusées au dessus des lagons huileux – flocons argentés tombent dans un dédale de photos porno – banlieues d'une ville-ventouse – Odeurs de capotes anglaises vides, excréments, poussière noire – pantalon loqueteux jusqu'aux chevilles '
William Burroughs n'est pas un enfant de coeur, mais il réduit en miettes le petit bruit de la radio qui nous raconte le monde tel qu'il voudrait qu'on l'entende. Alors oui, c'est raide, libérateur et ça a certainement plus d'humour qu'une sitcom baveuse. '
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