Tout savoir sur les aurores boréales.
Gilles Barouch est physicien nucléaire, spécialisé dans l'étude de l'interaction des rayonnements ionisants avec la matière. Il travaille actuellement au Commissariat à l'Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA) sur le site de Cadarache.
Les super-tempêtes géomagnétiques de mai et d'octobre 2024 ont constitué des événements d'une intensité exceptionnelle. Visibles jusqu'en Afrique du Nord, elles ont marqué le phénomène géomagnétique le plus intense observé au cours des trente dernières années.
À l'ère des smartphones et des réseaux sociaux, des millions de personnes à travers le monde ont été alertées de la possibilité d'observer des aurores à des latitudes plus basses qu'habituellement. Nombreux sont ceux qui ont non seulement pu les contempler, mais aussi les photographier. Leur beauté saisissante a suscité une curiosité collective pour les phénomènes astronomiques, tout en mettant en évidence l'opportunité unique des aurores à créer un lien entre l'émerveillement de tous et la recherche scientifique.
Nous explorerons les mécanismes physiques sous-jacents à ces manifestations lumineuses, tout en soulignant les questions encore non résolues. Ces phénomènes mettent en lumière la complexité et la diversité des événements observés sur Terre lors de tempêtes géomagnétiques comme celles de mai et d'octobre 2024. Nous tenterons de comprendre pourquoi, malgré l'ampleur de la communauté scientifique internationale dans le domaine de la météorologie spatiale, les aurores polaires demeurent un défi pour les chercheurs, et pourquoi aucun modèle n'a encore fait l'unanimité.
Nous illustrerons cette complexité en montrant comment l'événement de mai, initialement classé G2 par la NOAA (sur une échelle de 1 à 5), a été requalifié en G5 (niveau maximal) seulement quelques heures avant les premières observations au sol.
Enfin, en replaçant les aurores de mai et d'octobre 2024 dans leur contexte historique, nous détaillerons les perturbations observées sur Terre et démontrerons que ces phénomènes offrent un laboratoire naturel unique. Ils permettent non seulement d'observer les interactions complexes entre le Soleil et la Terre, mais aussi de tester et repousser les limites des modèles actuels de physique et de météorologie spatiale.
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