En convoquant des archives et en invitant sa mère à prendre part au processus de création du spectacle, Yasmine Yahiatène pose la question de l'imbrication de nos récits de vie dans la grande Histoire.
Yasmine Yahiatène est une artiste pluridisciplinaire formée à la vidéo et à la performance. Les installations de vidéo-mapping qu'elle crée seule ou en collectif ont été exposées à Lille, Bruxelles, Montréal et en Suisse. J'avais 10 ans (2019) a remporté le deuxième prix du Concours International de Vidéo Mapping de Lille. En 2017, Yasmine tourne dans le lm Plein la vue de Philippe Lion et commence une collaboration avec la Compagnie ZA ! comme interprète et vidéaste dans le spectacle À ta place, créé au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes. En 2022, elle porte sa première création pour la scène, La Fracture, interprétant son histoire seule au plateau et utilisant la vidéo comme partenaire de jeu. Convaincue que l'intime est politique, Yasmine poursuit ses recherches identitaires liées à ses racines, cette fois parle prisme des figures féminines de sa famille, notamment sa mère et le rapport tabou au suicide.
Dans la suite de La Fracture qui dresse le portrait de son père, Yasmine Yahiatène prolonge l'exploration des liens entre santé mentale et colonisation en invitant sa mère, Nora Djeraï, à la rejoindre au plateau et interroger comment les traumatismes nous survivent et comment ils sont transmis. Dans une famille composée quasi uniquement de femmes, les moments d'expression arrivent souvent lorsqu'elles cuisinent ou boivent le café. Rien n'est jamais vraiment dit, beaucoup est sous- entendu. Il y a aussi la danse et le rire : Les Châteaux de ma mère c'est une fête, celle des femmes qui racontent. Nora Djeraï raconte sa version, son histoire qui débordera sur l'Histoire.
Session En convoquant des archives et en invitant sa mère à prendre part au processus de création du spectacle, Yasmine Yahiatène pose la question de l'imbrication de nos récits de vie dans la grande Histoire. De l'archive au corps ou du corps à l'archive, Yasmine interroge la mémoire et les traumatismes, nos capacités à la remémoration autant qu'à l'oubli, les enjeux de la (non-)transmission intergénérationnelle et de la ré-appropriation des histoires par celle•eux qui les ont vécu•e•s. Pour cette session, Yasmine vous invite à amener un objet et/ou un son personnel, évocateur d'une histoire ou d'un souvenir. Avec votre complicité, ceux-ci serviront de terreau de discussion pour la rencontre.
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